La mutuelle de redistribution n’a en charge qu’une fonction : la répartition des allocations personnelles. Au plan macro-économique, cette tâche est la plus importante de toutes puisqu’elle détermine l’efficacité du dispositif d’assistance. Au plan existentiel, cette tâche est vitale pour les personnes secourues, puisque l’allocation personnelle est la seule aide que chacun peut obtenir de la collectivité. C’est dire si cette fonction de répartition est centrale et doit être encadrée par des normes s’imposant à toutes les mutuelles de redistribution. La procédure de répartition suit le schéma suivant.
En Assemblée générale, la mutuelle de redistribution définit librement les grandes lignes de sa politique de redistribution, ce qui passe par deux décisions clés, son intensité et son orientation.
L’intensité correspond à la part de l’allocation de base laissée à la mutuelle pour aider les sociétaires les plus en difficulté (le complément étant restitué au sociétaire, modulo le prélèvement fiscal à la source pour ceux qui y sont assujettis).
L’orientation s’exprime à travers d’éventuels critères que la mutuelle entend mettre en avant dans l’évaluation des situations des sociétaires demandant à bénéficier de l’entraide.
Des médiateurs sont désignés pour effectuer les tâches d’évaluation et déterminer les montants des allocations personnelles versées aux sociétaires qui font appel à l’entraide.
L’évaluation se fait au cours d’un dialogue confidentiel, entre le médiateur et le sociétaire en difficulté. Ce dialogue est long et régulièrement reconduit car son but est de cerner l’entièreté et la singularité de la situation telle qu’elle est vécue par la personne en difficulté.
Les montant de chaque aide est déterminé collégialement, par l’ensemble des médiateurs (Collège des médiateurs) compte tenu des ressources disponibles et en comparant les évaluations.
L’allocation personnelle est donc, in fine, un engagement pris par l’ensemble du sociétariat à l’égard du sociétaire aidé (et non l’actualisation d’un droit). Cet engagement est la conséquence d’un jugement comparatif (et non l’application mécanique de critères).