Juridiquement parlant, c’est bien une mutuelle, mais une mutuelle d’un troisième type (à côté des mutuelles d’assurance et des mutuelles de santé), non encore reconnue en droit. En tant que mutuelle, elle répond au code existant de la Mutualité, en particulier en ce qui concerne leur création (à l’initiative des particuliers), leur statut (regroupement de personnes) et leur gouvernance démocratique (« un homme, une voix »). Mais sa spécificité (mutuelle du « troisième type ») découle directement de sa fonction (d’entraide) qui peut se résumer ainsi : Une mutuelle de redistribution a pour unique fonction de répartir, entre ses sociétaires, les allocations de base que ces derniers lui apportent du seul fait de leur adhésion.
En conséquence, une mutuelle de redistribution n’existe pas hors dispositif d’assistance. Cette première particularité explique que les mutuelles doivent être accréditées par la collectivité nationale, pour faire partie du dispositif d’assistance d’ensemble (solidarité). En pratique, cette fonction d’accréditation peut être remplie par l’administration préfectorale.
Par ailleurs, une mutuelle de redistribution n’est qu’un outil organisationnel permettant l’actualisation de l’entraide, ce qui signifie qu’elle n’a aucune vocation à se substituer aux personnes qui la composent. Cette seconde particularité amène un cortège de dispositions dont les principales sont les suivantes :
- La mutuelle de redistribution n’a pas accès aux ressources qu’elle redistribue, elle ne fait que décider du mode de redistribution entre ses sociétaires. Il revient donc à des acteurs représentant la collectivité d’assurer l’effectuation des flux financiers.
- L’administration fiscale est l’administration de tutelle qui indique à la mutuelle de redistribution le montant des ressources à répartir entre ses sociétaires et contrôle que leur répartition respecte les règles prévues par la collectivité.
- Les flux financiers (versement des allocations personnelles aux particuliers mais aussi gestion de la trésorerie de l’ensemble du dispositif) sont pilotés par un organisme bancaire représentant la collectivité (CDC, par exemple).